Poèmes. Par Christofle De Beaujeu. (1550 -1600s) Le Poète Hermétique. TABLE DES MATIERES. Source de mes pleurs, arrêtez... Que n'ai-je comme Bacchus... Ô belle Nuit, tu es évanouie... Sache que Palinure enseigna son vestige... Ha! coeur que j'aimais tant, et qui m'as tant aimée... Le soir, au son bruyant des cloches étourdies... Je meurs, ô doux baisers, et sens dedans mon âme... Ô regards ensouffrés, yeux de lynx homicides... Absence, Absence, Absence, ô cruelle divorce... Ganymède, Uranie, Io, Laède, Léandre... Je ne suis plus celui qui sous l'ombre plaisante... L'âme qui en secret voit enterrer son corps... Le corps pâle brûlé au bûcher domestique... L'on a blâmé Ronsard d'avoir, vieil sacrilège... Misérable désert en glaces éternelles... Ô Nuit où je me perds, ténèbre affreux et sombre... Que n'ai-je comme Bacchus... Tu as beau me baiser, inconstante meurtrière... Une belle lingère, au son de mes soupirs... Vous qui n'ensorcelez les troupes vagabondes... Vous qui sans corps, Démons, errez en France... Source de mes pleurs, arrêtez... Source de mes pleurs, arrêtez En ce lieu votre vite course, Pour ouïr chanter les beautés D'une qui est devenue Ourse, Que les Dieux punissant ainsi Ont mise en ce rocher ici. Je veux aussi mon mal chanter, Où toujours plus constant je dure, Voulant désormais habiter Auprès de cette roche dure, Où ma maîtresse d'autrefois, Pourra toujours ouïr ma voix. Je lui disais bien que les Dieux Puniraient sa cruauté fière; Ainsi la vengeance des Cieux L'a mise ici pour forestière, Où je veux ermite mourir, Afin de la pouvoir servir. Ces belles mains que j'aimais tant Sont ores deux pattes velues, Qui vont maint rocher éclatant, Et maint arbre voisin des nues. Au lieu de deux monts albatrins Elle a vingt ou trente tétins. Ses yeux sur tous autres beaux Ne sont plus de l'Amour les armes, Ce ne sont plus ces deux flambeaux Qui m'ont tant fait verser de larmes. Hélas! beaux yeux, pour vos méfaits, Vous serez ainsi à jamais! Ce teint poli dont j'avais peur, Que j'aimais, qui était ma crainte, N'a plus rien de cette blancheur Dont j'ai encore l'âme atteinte: Ce n'est plus qu'un gros poil tanné. Hélas! que j'en suis étonné! Cette bouche, embellie autour De deux rangs de perles naïves, N'est plus la bouche où cet Amour Trouvait ces atteintes si vives, Ces roses vermeilles ne sont Comme autrefois dessus son front. Cette belle taille qui fut, Et ces démarches si glorieuses, Ne sont plus des âmes le but, Pour se rendre tant amoureuses. Il n'y a plus de majesté, D'ardeur ni de propriété. Sa voix, qui jadis captivait Jusques aux charmeuses sirènes, N'a plus ces attraits qu'elle avait, Pour mettre ses amants en peine. Ce n'est plus qu'un mugissement, Qui me fait peur extrêmement. Ce beau pied qui savait danser Toutes danses de façon gaie, Ne fait ores que traverser Un rocher, une eau, une haie, N'y ayant, au lieu de patins, Que des pointures d'aubépins. Ces cheveux, jadis d'or frisés, Pires que brûlés se hérissent, Et tous ces brandons attisés De ces regards aussi périssent, Ayant perdu sa gaîté, Tristes de son adversité. Quand je pleurais à deux genoux Devant son lit, qui eût pu dire, Ce qui se voit à l'oeil de tous, Et ce que si fort je soupire, Qui eût pensé que mes amours Eût été la femme d'un Ours? Que n'ai-je comme Bacchus... Que n'ai-je comme Bacchus Cette puissance divine! Jaloux, vous seriez vaincus Par une feuille de vigne. Ma Rozette me tiendrait, Mais tout en votre présence, Et douce me baiserait. Que n'ai-je cette puissance? Je deviendrais beau raisin, Elle, sans être aperçue, Me mangerait grain à grain, Devant sa mère déçue. En raisin change-moi donc, Ou en archet qui se plie. Tel plaisir tu ne fis onc A celui qui te supplie. Fais-moi la puissance avoir De ravir mon Érigone, Pour mes jaloux décevoir. Ce don-là, donne-moi, donne, De grâce, donne-le-moi, Ô Père dont l'abondance Fait au poète et au roi, Avoir la paix et science. La même chose tu fis Pour décevoir ta maîtresse: Qu'ainsi donc je sois transmis, Pour jouir de ma déesse. Qu'est-ce que tu veux de moi Pour guerdon de cette proie? Tes liqueurs déjà je bois, Tous les jours, à pleine tasse! Change donc pour mes amours Mon corps en belle vendange, Avant cela, tous les jours, Je chanterai ta louange Ô quel heur ce me serait De la tenir toute nue, Quand elle m'écraserait Devant sa mère déçue! Ce beau pied je laverais, Et sauterais à sa face, Son beau sein je baiserais Devant la jalouse race. Que ne suis-je en beaux raisins, En une profonde cuve, Échangé en ces bons vins Qui lui serviraient d'étuve! Pour toujours être content, Cette vendange passée, Je voudrais être sarment En une masse entassée. Tous les matins, je ferais Une ardente et belle flamme. Las! comme je chaufferais La chemise de Madame! Ô belle Nuit, tu es évanouie... Ô belle Nuit, tu es évanouie, Où sont logés tes chevaux furieux Qui brunissaient d'une haleine obscurcie Les monts, les vaux, les plaines et les cieux? Las où es-tu, Ténèbre gracieux, Et vous Jupins qui souliez me conduire, Donnez secours à mon mal ennuyeux, Car sous votre ombre à son bien il aspire. Ô liberté trop chèrement vendue, Autre que moi n'en voudrait pour le prix, Ô liberté si longtemps attendue, Combien de maux pour vous avoir j'ai pris! Te connaissant douce je fus épris; Et pensais bien être hors de ma peine, Mais de ma fièvre à l'instant las! repris, Je jugeai bien que tu n'étais que vaine. Sache que Palinure enseigna son vestige... Sache que Palinure enseigna son vestige Au Prince, descendu sur les stygiens bords, Errant là-bas en peine, à cause que le corps Qui n'a point de tombeau cent ans son âme afflige. L'amoureuse pitié, Marie, ainsi t'oblige De donner sépulture à moi, las, qui m'endors D'un sommeil effroyable, et qui parmi les morts, Laissant mes yeux gelés, ombre noire voltige. Hélas quel voltiger, quel chemin faut-il prendre, En l'éternelle nuit, par où puis-je descendre? Je m'étonne de voir tant de sombres déserts. Dieux songes, qui dormez sous la feuille immortelle, Venez à moi quelqu'un me conduire aux Enfers, Où serait Paradis si vous aviez ma belle. Ha! coeur que j'aimais tant, et qui m'as tant aimée... Ha! coeur que j'aimais tant, et qui m'as tant aimée, Tu mérites mon coeur, un si riche cercueil: Mais pour montrer que moi digne d'un si grand deuil Dois mourir, çà mourons d'une mort animée! Je ne veux de tourments avoir l'âme pâmée, Ni noyer mon courage aux larmes de mon oeil Mais me venger de tout, et plaire à mon oeil, M'étant contre la mort moi-même désarmée. Je ne puis plus heureuse arriver à ces bords Que d'y accompagner la Princesse des morts, J'en aurai de l'honneur, et du bien tout ensemble, L'honneur d'en être morte, et le bien de la voir. Je ne tiens pas celui que la mort désassemble Digne d'un si grand prix s'il ne le fait savoir. Le soir, au son bruyant des cloches étourdies... Le soir, au son bruyant des cloches étourdies, Qui de leurs premiers cris font émouvoir les cieux, Les Esprits à leur son, de leurs os ennuyeux, Descendent à milliers aux tombes engourdies. Les uns sont morts d'amour, de chaudes maladies, Les autres aux combats par le fer furieux, Mais de tous les Démons qui visitent leurs lieux, J'ai pitié seulement des cousines jolies: L'une a aimé Ronsard, et l'autre aima Jodelle, La plus jeune m'aimait, et m'a été fidèle, Nos esprits occupés ne les vont jamais voir: Ronsard est dans le Ciel qui n'en saurait descendre, Jodelle est aux enfers, que Pluton ne veut rendre, Moi vivant, je ne puis non plus ce bien avoir. Je meurs, ô doux baisers, et sens dedans mon âme... Je meurs, ô doux baisers, et sens dedans mon âme Éteindre mon amour, brandon après brandon, Et prête de voler sur le bord où Charon Blesse le sein des eaux de son ancienne rame. Et puis je sens encore, en vous baisant, Madame, Dé mes terribles maux la douce guérison, Ne baisant plus, je meurs, puis en votre giron Rebaisant je sens bien revivre et coeur et l'âme. Ô bouche guérissante et ensemble meurtrière, Tu me remplis le sein d'haleine douce et fière, En guérissant je meurs, qu'est-ce que j'entreprends? Mon mal m'était plus doux que ma santé mortelle, Opsilles qui sucez où mordent les serpents, Ma peine en guérissant toujours se renouvelle. Ô regards ensouffrés, yeux de lynx homicides... Ô regards ensouffrés, yeux de lynx homicides, Qui tirez vos amis, leur brûlant âme et coeurs, Qui êtes de nos jours trop aisément vainqueurs, Des hautains demi-dieux les patrons et les guides! Vous en dépit des eaux de mes yeux tant humides, Vous brûlez, foudroyez et tonnez en fureurs Des tourbillons éclairs, où naissent mes douleurs, Et qui rendent mes mains de mes trépas avides. Yeux de naphète remplis ardemment vous lancez Tant de feux à mon coeur que vous en offensez Les ombres où je pleure une mort si brûlante. Ô fille de Créon, présage de ma mort, Combien ce voile, mis en flammes me contente, Et le vaisseau sacré qu'on fit brûler au port! Absence, ô cruelle divorce... Absence, Absence, Absence, ô cruelle divorce, Pitié des affligés, maison d'obscurité, Qui ruine tout le monde, et dont l'autorité Fait de nouveaux enfers, connaissant bien sa force, Pourquoi, hélas pourquoi, ô misérable amorce, De mes soudainetés, as-tu précipité Mon coeur sur tous les coeurs, amoureux éventé, Indomptable et lointain, et qui n'a que l'écorce? Las! au moins si j'avais pour augure l'étoile, La Déesse suante avecques ce gris voile, Tout fraîchement rompu des machines de bois, Ou que les vents plus forts sur la mer agitée M'apportassent le nom, ou le son de la voix De Madame, j'aurais ma fortune tentée. Ganymède, Uranie, Io, Laède, Léandre... Ganymède, Uranie, Io, Laède, Léandre, Eron, Mirre, Énée, Taonyce, Thétis, Élucie, Danaé, Érigone, Urotis, Actéon, Udamie, Dorillée, Évandre: Le Ciel, les nourrissons, Jupiter, l'herbe tendre, Les flots, le feu, l'enfant, la mort, le roc, Crétis, L'essourdement, les fleurs, l'or, l'enfer, le tapis, Les chiens, l'horreur, les nuits, contents les ont pu rendre. Moi Ixion, sans elle absent, d'elle martyre, Je ressemble à celui qui à la chaîne tire, Lui, sa rame, sa nef, sur des rocs périlleux, Je fais ainsi de moi, n'aimant que l'espérance; J'aime un monde de gens, une sujette enfance. Qu'en dites-vous, ne suis-je en amour malheureux? Je ne suis plus celui qui sous l'ombre plaisante... Je ne suis plus celui qui sous l'ombre plaisante D'un beau rang de sapins, tout seul se promenait, Un luth dessous son bras, qui doucement sonnait, Me délivrant d'ennui, et de douleur cuisante: Mais je suis bien celui qui non tant se contente A plaidasser ici, heureux qui ne connaît Procureurs ni procès, ains qui tout libre voit Aux champs, à force d'yeux, tout ce qui se présente. Ô que j'étais'heureux, exempt de toutes peines, Etant dessus les bords de ces vives fontaines, Ou à l'ombre plaisant d'un sapin tout nouveau! Et puis comme lassé d'être voisin des nues, Je venais contempler un cent de filles nues Qui se baignaient au lac, jusqu'aux tétins en l'eau. L'âme qui en secret voit enterrer son corps... L'âme qui en secret voit enterrer son corps, Fait tout ce qu'elle peut pour en montrer la place, Afin de recevoir des vivants cette grâce, Qu'il soit mis au sépulcre honorable des morts. Cependant animée elle se plaint des torts Naguère à elle faits en suivant à la trace Le meurtrier inconnu, qu'elle toujours menace Des Furies d'enfer, où elle habite alors. Ainsi toujours viendra mon âme misérable Mettre devant tes yeux un phantasme effroyable, Te bannissant du lieu, où tu me fais mourir, Comme Quinnasiarque en la sanglante étuve Effraya ses meurtriers, qu'il fit depuis périr, Laissant pour tout jamais son sang dedans la cuve. Le corps pâle brûlé au bûcher domestique... Le corps pâle brûlé au bûcher domestique, Content de l'Achéron en sa chère moitié, Vécut, mourut, brûla, ô cendres d'amitié, Puisse naître de vous le cher oiseau unique! Soyez donc arrousés du doux nectar lybique, Heureux qui êtes morts premier que l'amitié Qui lia vos deux coeurs eût pris fin. Ô pitié, Je n'en suis pas ainsi vers cette fantastique! Ô Déesse de marbre, ô glacée statue, Je n'ai regret de quoi ta main rude me tue, Mais de quoi tes rigueurs s'augmentent tant plus fort. Sais-tu que tu feras de mon sang altérée? Cours à force, mon âme, aux Enfers atterrée, Et tout devant Pluton, fais-lui souffrir la mort! L'on a blâmé Ronsard d'avoir, vieil sacrilège... L'on a blâmé Ronsard d'avoir, vieil sacrilège, Un noir bouc immolé, l'ayant voulu aimer; Je dis que le menteur qui l'osa diffamer, Lui-même aurait bien fait comme Oris de Liège: Cet Oris plein des feux de sa mignarde vierge, Furieux, à minuit, commença de nommer Tout ce qui fut d'affreux en l'Argolique mer, Tête nue, pieds nus, tenant en main un cierge. En desservant ainsi de son feu père l'âme, Dont le corps regretté gisait sous une lame, Répandit murmurant du vin, du miel, de l'eau, Et du sang épuré de quatre brebis pleines, Maints caractères saints pour traits sur les arènes, Et pour dernier présent trois pots de lait nouveau. Misérable désert en glaces éternelles... Misérable désert en glaces éternelles, Figure des enfers et séjour des démons, Pourquoi demeurez-vous dans le flanc de ces monts? Recevez Apollon en vos antres mortelles. Ô solitaire Dieu, où mes amours nouvelles Me guident pour me plaindre au son de mes chansons, Retenez de mon luth les plaintes et les sons Qui louangent si doux mes peines immortelles. Vous vous couvrez toujours de ce mont baise-nue, Toujours l'ombre sur vous demeure continue, Ne voulant que le ciel vous fasse les yeux doux. Ô désert trop heureux absent de toute flamme, Pourquoi mon coeur n'est-il aussi loin de Madame, Afin de ne sentir ce feu si rigoureux? Ô Nuit où je me perds, ténèbre affreux et sombre... Ô Nuit où je me perds, ténèbre affreux et sombre, Pourquoi durez-vous tant? Faites place aux flambeaux Que vous tenez là-bas arrêtés sous les eaux, Pour rendre à mon malheur plus obscure votre ombre. J'aime mieux demeurer pour jamais en encombre Entouré de silence, entre ces deux tombeaux, Que d'être en rien tenu à ces deux Soleils beaux, Deux Soleils, mais deux nuits, semblables à vous, Ombre. Je veux mourir plutôt qu'invoquer la lumière De tes yeux trop luisants, en frappant la chaudière Du Prêtre au sacrifice en la nuit étonné. Mais je désire bien publier leur rudesse, Et la peine qu'ils m'ont pour leur plaisir donné, Feignant de m'acquérir une douce maîtresse. Tu as beau me baiser, inconstante meurtrière... Tu as beau me baiser, inconstante meurtrière, Si j'oublie les mots que j'endure pour toi, J'en suis si indigné quand je m'en ramentois Que toujours je voudrais que tu me fusses fière. Je voudrais que toujours ta rigueur fût entière, Et que toujours ton feu s'irritât contre moi, Afin que l'on connût plus clairement ma foi, Mon amour, mon désir, et ma constance entière, Si j'étais jeune enfant, comme Amour mon contraire, Je me rapaiserais de ce baiser, pour faire Que la sainte Thémis veut jouer ici-bas: Mais je ne suis enfant, ains esclave qui dure Aux tourments, pour souffrir le mal jusqu'au trépas, Où mon âme sans plainte en telle peine endure. Une belle lingère, au son de mes soupirs... Une belle lingère, au son de mes soupirs Cruelle, allait taillant de linoupe une fraise. Je mourais de désir, elle était à son aise De m'ouïr soupirer et avaler mes cris. Je lui disais ainsi: " Lingère qui m'as pris, Lingère qui me fais du sein une fournaise, Éteins ce feu ardent belle, si tu l'apaise, Je te promets, mon coeur, de mon amour le prix. " Que dit le monde faux, lingère gracieuse, Lingère toujours douce, et toujours amoureuse, Lingère pitoyable? ha! je vois bien que non, Ou je suis le premier que martyr tu fais être D'Amour, élue ici la première du non, En l'âge que tu es, pour ne l'oser permettre. Vous qui n'ensorcelez les troupes vagabondes... Vous qui n'ensorcelez les troupes vagabondes, Mais toujours tourmentés, endurez tant de maux, Voyez tant seulement baigner les animaux, Et détournez vos yeux de ces sacrées ondes. Gardez l'orage saint, ce sont les Nymphes blondes, Actéon cerf fuyant, après tant de travaux Fut enfin dévoré, et court par monts et vaux Encore celui-là des cavernes profondes. Indigne fut Saunio, de ces vertes vallées, Indigne fut Siphos, des âmes recélées, Dans les joncs verdoyants des éternels palus. Indigne fut Cheron, de l'ancienne Prêtresse, Indigne fut l'amant de la divine tresse, Et du ruisseau fatal, où baigne Tantalus. Vous qui sans corps, Démons, errez en France... Vous qui sans corps, Démons, errez en France, Laissez ici reposer doucement Vos membres froids, et chez vous maintenant Courez pour voir le deuil de votre absence. Allez-y donc, invisibles, je pense Que vous verrez celui-ci, son enfant, L'autre sa femme, en un noir vêtement, Offrir à Dieu pour votre délivrance: Disant adieu à tous vos domestiques, Vous reviendrez trouver vos corps étiques, Prendre congé de vos yeux endormis. Étant guidés des pâles filandières Vous passerez les mortelles rivières, Vengés d'Amour, et de vos ennemis. Source: http://www.poesies.net