I
Mes lèvres saignent.
On me regarde, O lune absente.
Les ombres baignent
La fleur sève qui se tourmente
Et qui écoule,
Immense nuit d'ombre et de feu,
Comme une houle
La fraîcheur pâle du ciel bleu.
II
Mes lèvres saignent.
Le vent s'amuse et fait souffrir,
Les fleurs que plaignent
Des avalanches de soupir,
Quand l'immuable
Dans un finissement vermeil,
Fait sur le sable
Briller la pourpre du sommeil.