I
Ses grands yeux d'argent noirs qui miraient les étoiles
Se sont éteints au jour devant l'immensité.
Comme deux papillons qui ferment leurs deux voiles
Au soleil du printemps avant de s'envoler.
II
Sans carte et sans compas sur l'eau illuminée,
Flottante à la dérive au but sempiternel,
Elle va vers la mer d'une autre destinée
Sous les tourbillons bleus du cosmos et du ciel.
III
O pâle Néda blanche et ton soupir de rêve,
C'est que la mort voudrait déjà te retenir,
Quand la vague du temps cruelle te soulève
Vers un autre avenir ou l'on te fait mourir.
IV
C'est que tu demandais la liberté de vivre
Sans chaîne et sans prison, sans avoir à souffrir
Ces extrêmes démons et leur religion ivre
De carnage, d'horreur, de haine et de martyr.
V
Mais Dieu en te guidant dans ses paradis frêles,
A l'Islam de lumière au rêve constellé,
Te fait la Jeanne d'Arc des mosquées éternelles
Comme un ange perdu, et soudain retrouvé.