I
Quand la lumière immobile du ciel
S'élève immense en rêve lumineux,
Que la noirceur étincelante en feux
D'ombre blanchit sous des regards de fiel,
II
Ne maudit plus la pâleur étoilée
Des soleils d'or qui t'enivrent de lune
Et qui te font perdre dans la nuit brune
Car la lumière est l'ombre condamnée.
III
Tu voit venir le temps des ombres vaines
De la lenteur du songe et de la mort
Quand nautonier tu meurs, quand tout s'endort,
Que les nuits bleues te livrent aux sirènes,
IV
Quand le sang noir de ton coeur d'océan,
Bat lentement sous des rives d'étoiles,
Et que la nuit fait phosphorer les voiles
De ton bateau qui sombre sous le vent.